UNIVERSITÉ
DE SFAX École
Supérieure de Commerce Enseignant :
Walid KHOUFI 1.
Introduction L’investissement
est l’acte essentiel que doit contrôler le financier d’une
entreprise.
Pourquoi? Le
succès de cet acte, ou son échec est reflété dans la valeur de
l’entreprise. Une
décision d’investissement est considérée bonne lorsqu’elle accroît
la valeur de l’entreprise, donc la richesse des actionnaires.
L’investissement doit donc rapporter plus qu’il ne coûte. Investir
consiste à engager aujourd’hui des fonds dans l’espoir de recevoir
plus tard des flux monétaires dont la valeur actualisée excède la mise
de fonds initiale. 2.
Définition de l’Investissement La
notion d’investissement désigne dans son acception la plus étroite,
une avance en capital fixe, c’est à dire l’acquisition à des fin
productives d’un bien durable ou immobilisé : terrain, construction, équipements… Mais
au-delà de cette définition restrictive, l’application de la notion
donne lieu à de multiples extensions. On parle ainsi :
De
telles définitions sont fondées sur le contenu de l’investissement.
Elles ne constituent pas une référence claire et rigoureuse. Dans
ce contexte, COHEN défini l’investissement comme « une avance immédiate
de ressources monétaires destinées à susciter des revenus ou des réduction
de charges monétaires dans le futur. » Deux
phases fondamentales du processus d’investissement se dégagent de cette
définition : -
L’engagement de ressources immédiates -
Le dégagement de revenus futurs qui permettent la
reconstitution élargie des ressources engagés. Ainsi,
dans une perspective strictement financière, un investissement se décrit
comme une suite de flux de liquidités, ou flux de trésorerie, échelonnés
dans le temps. Ces flux représentent soit un encaissement soit un décaissement
pour l’entreprise et peuvent être schématisés comme suit :
3.
Les différents
types d’investissement. Les
investissements peuvent être de natures très différentes, on en présente
ici une classification traditionnelle :
4.
Importance
de la décision d’investissement. Les
décisions d’investissement figurent parmi les décisions les plus
importantes que les gestionnaires ont à prendre. Elles s’inscrivent
dans le cadre de la stratégie globale de l’entreprise. Par
opposition aux décisions financières à court terme, les décisions
d’investissement à long terme sont la plupart du temps, difficilement réversibles
et engagent l’avenir de l’entreprise. Par
ailleurs, la décision d’investissement influence et détermine dans une
large mesure la classe de risque et la rentabilité de l’entreprise.
Dans ce contexte le gestionnaire doit optimiser l’utilisation des
ressources de l’entreprise de façon à n’accepter que les projets qui
sont susceptibles d’avoir un impact positif sur la valeur de l’action. 5.
Éléments
constitutifs de l’investissement. Financièrement
un projet d’investissement se caractérise par une dépense initiale en
capital appelée encore le coût de l’investissement, des entrées
nettes de trésorerie ou cash-flows échelonnées sur toute la durée de
vie du projet et une valeur résiduelle à la fin de sa durée de vie. Ainsi,
les composantes d’un investissement sont : 5.1.
Le coût de l’investissement : Le
coût de l’investissement se défini comme l’ensemble des dépenses
engendrées par la mise en œuvre d’un projet. C’est donc l’ensemble
des incidences directes et indirectes que peut avoir un projet sur les
liquidités de l’entreprise à la date initiale. Ce
coût d’investissement comprend :
5.2.
La durée de vie du projet : La
durée de vie d’un projet appelée aussi durée de vie économique
correspond à la période pendant laquelle l’investissement est
effectivement utilisé par l’entreprise. 5.3.
La valeur résiduelle : A
la fin de leur utilisation, certaines immobilisations présentent une
valeur résiduelle résultant soit de leur revente soit d’une ré-utilisation,
qu’il convient d’évaluer par rapport aux dépenses entraînées par
l’acquisition d’un bien de même type ou rendant des services
analogues, et de la récupération du besoin en fonds de roulement. On
assimile donc, la valeur résiduelle à la valeur marchande de
l’immobilisation à la fin de sa durée d’amortissement ou à la fin
de la durée de vie du projet. Cependant, deux cas sont à envisager : ü
La
valeur comptable nette est égale à la valeur marchande. ü
La
valeur comptable nette est différente de la valeur marchande. 5.3.1.
Valeur comptable nette = valeur marchande : Dans
ce cas la valeur de cession de l’immobilisation correspond à un
encaissement qui augmentera le cash-flow de la dernière année. 5.3.2.
Valeur comptable nette différente de la valeur marchande : Deux
situations sont à ce niveau possibles : ü
La Valeur
comptable est inférieure à la valeur marchande Cette
situation apparaît lorsque l’amortissement pratiqué est supérieur à
la dépréciation réelle de l’équipement, ou à cause d’une
augmentation des prix sur le marché. La cession dans ce cas va permettre
à l’entreprise de récupérer une
somme
supérieure à la valeur comptable de l’équipement. La différence
constitue un profit hors exploitation qui augmente le bénéfice
imposable, un effet d’impôt se dégage ainsi sur cette plus value et
constitue un décaissement pour l’entreprise. ü
La
valeur comptable nette est supérieure à la valeur marchande Cette
situation apparaît lorsque l’amortissement pratiqué est inférieure à
la dépréciation réelle de l’équipement, ou à cause d’une
diminution des prix sur le marché. La cession dans ce cas va permettre à
l’entreprise de récupérer une somme inférieure à la valeur comptable
de l’équipement, la différence constitue une perte hors exploitation
soumise à l’impôt sur les bénéfices (lorsque l’entreprise est bénéficiaire
pour l’ensemble de son activité). 5.4.
Le cash-flow : Le
cash-flow peut être défini comme le surplus potentiel d’encaisse que
l’entreprise retire sur une opération particulière (par exemple un
investissement) sur un ensemble d’opérations (par exemple
l’exploitation) ou sur l’ensemble de ses activités. Le
cash-flow d’un investissement est donc obtenu à partir de la différence
entre les entrées et les sorties de fonds pendant une certaine période. La
notion de cash-flow apparaît comme un indicateur de résultat qui peut
fournir un substitut au concept de bénéfice comptable. Cependant, on
sait que le bénéfice tient compte des produits créés et des charges
consommées, même lorsqu’elles ne se traduisent pas par des entrées ou
des sorties de monnaie. En
particulier, le bénéfice est calculé après déduction des
amortissements. Or ce dernier ne correspond pas chaque année à une
sortie de monnaie. Alors
que le cash-flow prend en considération les seuls éléments monétaires
donnant lieu à une circulation potentielle de monnaie. Il ne tient pas
donc compte des amortissements, provisions et autres charges calculées
mais non décaissées. Donc pour ces dépenses qui ne se traduisent pas
par une sortie effective de fonds, uniquement l’effet d’impôt est
pris en considération et est considéré comme un encaissement, qui
viendra en augmentation du bénéfice imposable et par suite du cash-flow
net. Exemple
1 Soit
un projet portant création d’une nouvelle usine, le coût initial est
de 55000 DT. La durée de vie du projet est de 10 ans correspondant à la
durée de vie des installations, sauf le terrain acheté pour 10000 DT
dont la valeur sera récupérée dans dix ans. Ce projet laisse espérer
des ventes annuelles de 20000 DT, mais entraînera des dépenses
additionnelles de matière première (5000 DT par an) de personnel (7000
DT) et de frais généraux 2000 DT, le taux de l’impôt est de 35 %. 1/
Calculer le bénéfice comptable, puis le cash-flow annuel. 2/
Etudier l’effet d’une augmentation des ventes de 500 DT puis une
augmentation des frais généraux de 500 DT sur le bénéfice comptable
puis sur le cash-flow annuel. Solution 1/
2/
*
Si les ventes augmentent de 500 DT
Lorsque
les recettes augmentent, le bénéfice net n’augmente pas du même
montant (500) mais d’un montant inférieur (1300 – 975 = 325). L’impôt
réduit donc le bénéfice de 500 x 0,35 = 175, soit l’augmentation des
recettes x le taux d’impôt. è
A
toute variation des recettes correspond donc, un effet d’impôt au
niveau des décaissement. *
Si les frais généraux augmentent de 500 DT
Lorsque
les dépenses augmentent, le bénéfice net ne diminue pas du même
montant (500) mais d’un montant inférieur (975–650=325). Il y a donc
un gain de 175 DT dû à l’effet d’impôt. Ce gain est en général égal
à l’augmentation des dépenses x taux d’impôt.
è
A toute variation des dépenses correspond donc, un effet d’impôt au
niveau des encaissements. Remarque
:
Pour
les dépenses qui ne se traduisent pas par une sortie effective de fonds,
exemple l’amortissement, uniquement l’effet d’impôt est pris en
considération et est considéré comme un encaissement, qui viendra en
augmentation du bénéfice imposable et par la suite du cash-flow net.
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